Inspiration

L’œuvre de Chloé Peytermann évoque des coulées de lave, des cratères, des paysages qui surgissent du bouillonnement intérieur de la terre. 

Chaque œuvre est l’aboutissement d’une aventure à travers laquelle Chloé découvre la puissance de la pièce, ce potentiel caché au départ, un mystère de textures et de couleurs qui se révèle au fur et à mesure du processus de ponçage. Paysages terrestres, lunaires ou cosmiques, des couleurs qui surgissent les unes sous les autres. Certaines pièces évoquent la fonte des glaces antarctiques, ou la lave encore ardente des volcans des Andes. Des textures tels des lichens dorés sur des croûtes rocheuses grisâtres ou la mousse blanche du Pacifique… 

Quelque part, l’œuvre céramique de Chloé révèle son propre intérieur bouillonnant d’énergie. Ses pièces sont chacune des petits mondes, oniriques ou cosmiques, qui décuplent à chaque fois les potentialités du matériau céramique. À partir de sa recherche texturale, l’artiste crée diverses collections se succédant et s’inspirant les unes les autres, dans un permanent va-et-vient de nouvelles expériences : la Chine, les Marquises, Pompéi, ces lieux dont l’artiste rêve… et d’où surgissent les « bols bullés », les « atolls », des paysages urbains composés de microarchitectures, des coffres, des bains… et ces étonnants paysages sur pieds.  Elle applique également cette texture sur ses bols. 

À travers son œuvre, Chloé Peytermann nous invite au voyage, à la découverte d’une nouvelle dimension d’infinis paysages.

(Caroline Alder, artiste/mésologue).

Technique

Les pièces de Chloé, débordant de textures, attirent tout d’abord notre toucher.

Ensuite, au fur et à mesure que nous fixons notre regard, surgissent des paysages, des cartographies, des épaisseurs successives, comme si le temps s’était écoulé sur chaque pièce.
Nous découvrons une première couche, puis d’autres. C’est par accident que l’artiste découvre cette technique qui l’accompagne depuis quelque temps.
Lors d’une cuisson, la température trop élevée fait apparaître des petites bulles à la surface du matériau. Une ligne de cloques surgit.
L’esprit curieux, Chloé éclate et ponce ces bulles, c’est là que se révèle tout un réseau. Sous le volume bullé, une sous-épaisseur, l’apparition d’une profondeur, de fentes, d’une couleur oubliée.
La voilà confrontée à cette nouvelle expérience : comment reproduire ce défaut ?
Elle met donc au point sa propre technique : application successive d’émaux, d’engobes, cuisson, éclatement des bulles, et enfin ponçage.